Grande roue étoilée de l’ombre d’un arbre
sur une herbe drue
nulle autre musique
que celle du vent
ou le murmure obstiné
du réfrigérateur
ma chemise au dit-vent
claque
comme une voile de bateau
et les poils sur mon bras se hérissent
— non qu’il fasse vraiment froid
si ce n’est celui qui s’abat
sur toute contemplation sans objet —
l’ombre peu à peu m’envahit
la roue passe
aux reflets changeants
sur une mer presque étale.
Debout, sans yeux et sans bouche
sinueux comme un arbre
qui de loin paraît droit
changeant qui ne s’accroche à rien
doigt pointé vers le haut
en appel depuis le fond
d’une plaine noire
à bâtir, mesurer du soleil,
où les jalons des troncs seraient
plantés sans discussion.
Toujours recommencé,
le cycle de l’ombre
aurait cette fois-ci
une toute autre allure.