21.VII.00 (1)

Grande roue étoilée de l’ombre d’un arbre

sur une herbe drue

nulle autre musique

que celle du vent

ou le murmure obstiné

du réfrigérateur

ma chemise au dit-vent

claque

comme une voile de bateau

et les poils sur mon bras se hérissent

— non qu’il fasse vraiment froid

si ce n’est celui qui s’abat

sur toute contemplation sans objet —

l’ombre peu à peu m’envahit

la roue passe

aux reflets changeants

sur une mer presque étale.

Debout, sans yeux et sans bouche

sinueux comme un arbre

qui de loin paraît droit

changeant qui ne s’accroche à rien

doigt pointé vers le haut

en appel depuis le fond

d’une plaine noire

à bâtir, mesurer du soleil,

où les jalons des troncs seraient

plantés sans discussion.

Toujours recommencé,

le cycle de l’ombre

aurait cette fois-ci

une toute autre allure.