Au concert du nouveau groupe d’Arnaud, pour la réouverture du Pannonica. Ils ont recruté un violoniste de premier choix ; dans son jeu, on entend aussi bien le swing qu’Ornette Coleman, Webern, la musique romantique ou la musique traditionnelle irlandaise, le tout mêlé avec une facilité, et un plaisir qui se sent à chaque mesure. Parfois, il lui prend d’être le violon du diable, et les phrases s’enchaînent sans qu’on imagine alors qu’elles puissent un jour s’arrêter. Magnifique. L’ensemble du concert était excellent (surtout le second set), plein d’une vitalité et d’une énergie communicative que je n’aurais pas attendue. Il arrive que le violon frise l’excès de lyrisme, que les solos d’Arnaud semblent accrochés, tant son jeu est rude et en un sens agressif, on voudrait que la contrebasse prenne plus de risques, mais on retient surtout la puissance expressive de chacun, avec les influences de temps à autre très rock de la guitare et de la contrebasse (Chuck Berry fait quelques apparitions), le jeu d’Arnaud aussi tendu qu’est fluide celui du violoniste, le jeu très maîtrisé de l’échange des solos, et l’innovation des arrangements dans l’interprétation des standards. C’est à la fois riche et personnel. Qu’ils ne soient pas plus entendus serait vraiment dommage.
Avant ça, peu travaillé, et beaucoup téléphoné ; à Ermold pour le debriefing (une heure sur son portable…), à Xavier[1], avec qui j’ai parlé de sujets sérieux, à Florence, qui n’était pas très bavarde, à Joris qui a commencé ses enquêtes pour son dossier d’emploi jeune ; et deux appels de Sonia. Je n’aurais pas dû coucher avec elle l’autre soir (en même temps c’était bien), je ne vais pas réussir à me dépêtrer de la situation. J’étais trop pris de fatigue (comme je l’étais de boisson la veille) pour être efficace sur ma thèse ; et je crois que je confonds les raisons à mort. Dans les questions d’épistémologie (au sens commun du terme), dissocier la logique de la politique, et de la vérité surtout, je galère ; je dois m’y perdre pas mal. Je parle de méthode, mais sans doute n’en ai-je pas une idée suffisamment claire.
[1] J’étais vraiment bourré hier soir : il ne m’avait pas laissé de nouveau message, de même que Florence n’en avait pas laissé deux : j’ai simplement réécouté sans m’en rendre compte ceux des jours précédents.