Lundi 4 décembre 2000

Eurêka, de Shinji Aoyama avec Ermold. Drôle de film, beau et plutôt prenant malgré ses trois heures quarante — pendant lesquelles je me suis beaucoup moins ennuyé que lors de films deux fois plus courts. Je ne sais trop quoi en penser, et je n’ai pas envie de trop chercher non plus ; il entre mal dans mes cadres d’analyse habituels (qui montrent leurs limites — mais je les éprouve souvent), notamment à cause de son sujet, le lent retour à la vie de trois personnages, deux enfants (la fille est fascinante) et un ancien chauffeur de bus, après une prise d’otages à laquelle eux seuls ont survécu. Mais il crée une petite musique qui devrait persister longtemps ; peut-être la raison pour laquelle je ne veux pas trop en parler : il faut laisser la musique naître et grandir. Un film (un livre, un disque, un tableau) ne se limite pas à la durée pendant laquelle on est en contact direct avec lui.