Mercredi 9 février 2000, Nantes

Levé après neuf heures, laissant Florence dormir comme une marmotte (et me sentant toujours dans une drôle de position vis-à-vis d’elle ; mes « mon amour » manquent de conviction) ; passé au magasin de Didier, le mari de la cousine de Papa, voir s’il pourrait fabriquer pour Ermold et moi un « appareil de photo Kirlian » : une sorte de boîte qui prend, prétend-on des clichés de l’aura des gens (pour la soirée scopic/haptic). Il le peut si nous trouvons un générateur de hautes fréquences. À midi déjeuné de haddock (préparé en finan haddie), puis quelques caisses de vêtements en écoutant Programme — peut-être un peu nu, je l’avais pressenti à première écoute. Travaillé, sans efficacité comme d’habitude. Flesselles en début de soirée avec Ermold (rejoints par Broerec), mais je n’étais pas dedans — et il a fallu faire des pieds et des mains pour qu’ils ne m’entraînent pas en face ensuite. Taraudé par l’angoisse de ne pas aimer Florence, alors que je voudrais l’aimer (signe que la cause est déjà entendue ?) ; je ne comprends pas comment le soufflé a pu retomber aussi vite. L’angoisse la plus oppressante est bien entendu celle de ne plus bander devant elle tant j’aurais peu envie de son corps. Cela ne s’est pas produit, mais encore chez elle, je n’ai cessé d’être sur des charbons ardents[1]. Endormi beaucoup trop tard.

[1] Pendant que nous finissions de regarder l’extraordinaire Cris et chuchotements, magnifique et tout à fait effrayant.