Sorti de chez Florence à midi passé (en une heure, elle m’a ensuite passé deux coups de téléphone…). Courses à Decré pour ma crémaillère de ce soir : j’en ai pour très cher, près de 650 F. Après-midi à préparer — et en particulier à faire une bassine entière de punch ; trop fort encore à la fin, mais la bassine ne permettait plus que je rajoute le moindre liquide (et tel quel, il aura eu assez de succès). En fin d’après-midi, Adeline et Fred passent avec les jumeaux, mignons avec leurs cheveux coupés courts : parce que, n’ayant trouvé personne pour les garder, Adeline ne pouvait être de la partie ce soir. Resté avec Fred après leur départ, tout en terminant la préparation. Les invités arrivés, bien sûr, beaucoup plus tard que l’heure dite, mis à part Arnaud et Sophie, et Sylvain, qui est toujours à l’heure et partait tôt : il doit avoir terminé dans un mois un premier jet d’un roman dont il n’a pour le moment que vingt-cinq pages. Ce sont les éditions du Rouergue, petite maison de bonne réputation, qui lui ont laissé entendre que son deuxième roman les intéresserait s’il était du niveau du premier. Je suis heureux pour lui, mais pour être franc, je ne comprends vraiment pas cet engouement…
Fête lente au démarrage, et dont je ne craignais qu’elle puisse donner grand-chose, mais elle s’est mise à battre son plein au bout de quelques heures, animée surtout par la bande nantaise des Loïc et Mathieu(x). Je crois en revanche que mes amis vernaculaires n’ont pas vraiment accroché ; Fred m’a semblé souvent seul (moi, je naviguais entre les groupes, et j’ai dû veiller ensuite à ce que Radulphe, totalement bourré, ne fasse pas trop de conneries[1]), et il est parti tôt ; Arnaud et Sophie étaient souvent ensemble. Père et Marie-Anne sont venus exprès de Rennes, et ça m’a fait plaisir, mais je ne leur ai pas non plus trop parlé. C’est dommage, mais c’est comme ça. En plus, comme Greg est arrivé super tard, sa présence a manqué pour faire prendre la sauce avec eux, je crois. Florence elle-même arrivée seulement vers minuit, dans une robe bleu turquoise qu’on ne pouvait rater. À ce moment l’ambiance générale avait vraiment pris, Loïc, Mathix et Florence se succédant à la place du DJ (= celui qui met les CD dans la machine, nul équipement élaboré — j’avais même demandé à Joris d’apporter son appareil, tant le mien est pourri) pour balancer des vieux Parliament, Kool & the Gang, James Brown, KLF et autres Beatles ou tubes disco ringards et magiques : tout le monde a dansé pendant quatre ou cinq heures, sur ces mêmes morceaux que nous conchiions à l’envie il y a quelques années encore — Coline, particulièrement souple et déchaînée, était la chef de file. Personne du voisinage n’est venu se plaindre : j’imagine pourtant que leurs plafonds devaient trembler — et, un peu paralysé par la timidité, je n’avais prévenu personne (c’est goujat, on me l’a reproché…). Tout le monde parti entre cinq heures et cinq heures et demie ; et, après avoir finalement rejeté la proposition de Loïc d’aller fumer un joint chez eux, couché avec Florence après le minimum de rangement (vider les cendriers et les verres à moitié plein, dans lesquels surnagent mégots et quartiers de fruit abîmés : sinon, la pièce empeste le reliquat d’orgie toute la semaine). Pas trop saoul.
[1] Peu après avoir, dans un mouvement incontrôlé, renversé ma colonne de CD, qui s’est étalée de tout son long par terre, il a dû juger préférable de s’éclipser, et a disparu en un clin d’œil — peut-être sentant venir les vomissements. Le problème est qu’il devenait un peu agressif, ça commençait à être lourd (d’autant que je ne le connaissais pas sous cet aspect, lui qui, en général est plutôt réservé et « bien élevé »). J’étais content qu’il se casse. Avant ça, il avait entrepris de raconter je-ne-sais combien de conneries à la pauvre Céleste, qui avait l’air de trouver ça autant navrant qu’amusant. C’était à propos des scènes que Broerec doit jouer avec Ermold dans les images pour l’installation de Joris : évidemment, au bout de trente secondes, tout ça s’était transformé en sodomie et fellations à tout-va — ce qui était plutôt drôle ; on a tenu à peu près le même discours Joris, Mathieu et moi avec Jenny un peu plus tard : mal parler anglais (sans trop se forcer, à vrai dire) en sa présence est toujours un plaisir.