Mercredi 5 avril 2000, Nantes

Enfin envoyé quelque chose à Branger : 67 pages — même pas un chapitre entier, même pas une sous-section complète (mon travail, aussi lentement va-t-il, prend des proportions gigantesques à mesure). J’en suis en quelque sorte encore aux propos liminaires. Avant ça, concert de Chevreuil au TU, en compagnie des Mathieu(x) et de Joris : longtemps que je n’avais pas vu un groupe porter un aussi beau nom, et la musique le vaut bien — duo batterie-guitare très tendu, dans la descendance de Slint et Shellac (d’après Mathieux), pas très loin non plus de TransAm ; nombreuses réflexions qui me sont venues, qu’on pourra qualifier d’inspiration. Et avant ça encore, réveillé par Ermold sur la route de Caen à Nantes, qui me raconte ses aventures de la veille. Moi, la veille, d’aventures, je n’en ai pas eu.

Soirée au bar, pas bien sentie ; beaucoup de temps avec Marc Ausone et sa copine, une fois que Ermold et Broerec se furent échappés à l’autre bout de la salle en compagnie d’étudiants (aucune envie d’être de la compagnie). Mais comme je ne les connais pas bien, bu le plus possible de bières pour me donner une contenance. Comme trop souvent, je ne me sentais pas brillant du tout, et je devais lutter de manière épuisante contre moi-même pour rester émergé à la surface.

Pas de nouvelles de Florence Lemoine. Mais je dois résister à la tentation de l’appeler. Lundi, j’ai eu trop envie de mourir, comme je n’avais pas connu ça depuis longtemps (et c’est pourquoi je préfère laisser ce jour vierge).