Une nouvelle journée bien mal commencée, où Florence m’a manqué terriblement. Elle a fini par passer, après que je lui aie donné un coup de téléphone en début d’après-midi, mais avec deux mômes, et à peine un quart d’heure (je me demande à quoi ça pouvait rimer) : autant dire qu’on n’a strictement parlé de rien. Et nulle promesse de se revoir vite à son départ. Peut-être à cause de mon attitude loser de lundi : mais après tout, elle jouait avec le feu (avec quelle dose de naïveté, ça, je ne sais[1]). En tout cas, ça me fait souffrir, et ça a bien miné mon travail, mal alimenté par les cigarettes que je grillais l’une après l’autre.
Début de soirée, réunion avec ACphale : qui s’est bien mieux passée que je ne le craignais ; les mecs ont l’air relativement accessibles (même si Ermold a encore trouvé que j’allais vite en besogne). Un travail monstre nous attend, ni Ermold ni moi ne savons comment nous allons nous en tirer… Puis néanmoins au bar, où il m’a révélé des choses terriblement personnelles – inutile d’en parler de façon plus précise. C’était la séance de psychanalyse, avec les relents mauvais d’enfance et tout qui remontaient à la surface.
Par ailleurs, lui comme Wolbodo estiment que si j’ai perdu Florence, c’est que je n’ai pas été assez ferme avec elle… « Il fallait la dresser » assurent-ils en faisant les mecs. Je ne l’ai pas été, c’est sûr — j’ai trop fait ses quatre volontés. Mais l’être est à l’opposé de ce que je cherche et de ce que je sais faire. Peut-être faudrait-il que je commence à être assez bien avec moi-même pour ne pas avoir besoin des autres : que je cesse de croire en un amour refuge contre la faiblesse ou l’extérieur. Une conception de l’existence peut-être lucide, mais pas très riante.
[1] Que son attitude soit révélatrice d’un inconscient qui travaille comme une bête, on ne peut éviter de le remarquer – mais qui travaille pour dire quoi ? c’est une question à laquelle je ne me hasarderai pas à répondre.