Aujourd’hui, sortie du nouvel album de Loïc, Portraits/Esquisses. Et le soir, fête chez Loïc et Coline pour célébrer ça. Mais avant, une journée speed à nouveau, avec les battements de mon cœur proches de l’emballement la moitié du temps ; à cause du café sans doute, mais de la nervosité aussi. Levé tard encore, et à peine travaillé avant que n’arrive Laure, qui voulait me voir avant son départ. Une grosse heure de conversation où, tendu, je n’avais envie de parler que de Florence ; puis nous nous quittons, et au Flesselles sans avoir déjeuné pour examiner le nouveau projet du flyer (qui ne nous plaît pas : on en restera donc au premier). Faim, envie de pisser, difficulté à trouver mon calme — je ne sais pourquoi. Rentré chez moi, couché ¾ d’heure abattu ; puis, gelé, pris une longue douche (en ce moment je prends deux douches par jour simplement parce que je suis sans cesse glacé). Chez Pascale Justice jusqu’à huit heures et demie pour terminer le flyer. Pressé le pas jusqu’au café pour donner le fichier à Marc Ausone ; assoiffé, bu deux verres avec Ermold, Bruno Richard, Broerec, et chez Loïc enfin (les précédents arrivés plus tard). Mais Florence était là, et je n’ai pu entrer vraiment dans la soirée ; je pensais à elle sans cesse, même si je cherchais à ne pas la coller surtout, j’ai peu bu en priant pour qu’il se passe quelque chose à la fin, j’ai été furieusement jaloux d’Yvan avec qui elle a parlé beaucoup trop longtemps. Je n’étais pas dedans, et tout le monde s’en rendait compte. Mon cheminement mental ces derniers jours m’avait presque donné l’impression – sans fondement – que nous étions ensemble elle et moi, qu’il suffisait juste que je lui dise un mot pour que tout reparte, que le malentendu soit effacé. À peine rentré, je lui ai écrit quelques lignes de déclaration ; je les ai même mises sous enveloppe. Mais j’ai pensé qu’il vaudrait mieux téléphoner, ou aller la voir, ce serait plus courageux (de ce courage que je n’ai jamais trouvé de tous ces derniers temps où je ne pensais qu’à m’en munir) ; je n’étais pas loin. Mais par peur presque panique de ne pas trouver les mots, je n’en ai rien fait, et j’ai plutôt appelé Joris (il était quatre heures du matin) : qui, au bout d’une conversation d’une heure, m’a ramené à une vision plus calme.
La lettre, ou la conversation, c’est le plus probable, ne mènerait qu’à une rupture complète, une disparition de Florence. Encore faudrait-il, en plus, que je sois sûr de mes sentiments, ce que je ne suis pas non plus : est-ce que je ne l’aime pas simplement parce que je ne l’ai pas ? Ermold rira lorsqu’il m’interrogera là-dessus (parce que ça ne manquera pas et que je m’engouffrerai dans cette porte ouverte avec une malignité que je n’ignorerai pourtant pas)