Resté tard au lit. Lu Anaïs Nin. Quelques coups de téléphone (dont un inutile à un Ermold très négatif[1]), mais vu personne ; et pas mis le nez dehors. Cherché à travailler, mais avec d’autant moins de constance que tout ce que j’ai écrit ces dernières semaines est mauvais, pire que ce que j’en disais mercredi. Je passe complètement à côté du sujet, et n’ai pas le courage de tout reprendre à zéro. Dans la soirée, repris quelques pages de mes Notes de la fin de l’été 1994, activité profondément régressive.
[1] D’après Radulphe, c’est la perspective de passer l’été seul, à cause de la détérioration de ses rapports avec Marie-Charlotte depuis le weekend chez elle (ça ne lui est pas arrivé depuis plus de dix ans). Possible, mais j’espère pour lui que c’est pour des raisons plus profondes. Par exemple, il se rendrait compte qu’il est en train de gâcher sa vie consciencieusement (mais n’arriverait pas à en sortir). On en est tous là, d’ailleurs — au moins est-on sur une mauvaise pente, à dépenser le peu d’énergie que nous avons dans les ruminations de café. Et plus ça va, moins on en a, évidemment. Même moi, je ne sais pas s’il est encore temps de tourner casaque. Se reprendre est tellement difficile lorsqu’il n’y a pas une carotte pour aider (alors que ce serait pourtant la seule solution pour se reprendre vraiment).