Dimanche 18 juin 2000, Nantes

Chaude journée — canicule. Passée à ne rien faire : dormir, et lire un roman facile. Je n’ai pas réussi à me mettre au travail réellement. Je suis encore très fatigué. Hier matin, le médecin que je suis allé voir m’a trouvé moins de 10 de tension ; mais je ne sais pas quelle en est la cause, vie déréglée, absence de motivation pour ma thèse ?

J’ai oublié de dire qu’hier, alors que j’attendais Florence, j’ai eu un appel de… Sonia. J’étais loin de m’y attendre, je pensais que nous ne nous reverrions jamais, sauf au hasard des rues (mais en cinq mois, ça ne s’est jamais produit). Elle représente un passé dont je tiens plus à me défaire qu’autre chose, mais vaguement excité tout de même (pourquoi m’aurait-elle appelé, si ce n’est pour ça ?), je lui ai proposé de passer prendre un thé un jour. Et elle est venue ce soir. C’est en fait du Caol Ila qu’on a bu[1]  ; mais je n’ai rien ressenti du tout. Elle est vraiment d’un monde qui s’est détaché de moi. Mal à l’aise sans doute, elle ne cessait de tirer sur le pan de sa jupe portefeuille pour que sa cuisse ne soit pas découverte.

[1] Excellent Islay, presque aussi goudronneux que le Laphroaig, mais dont je n’avais encore jamais vu de bouteille (si ce n’est le single cask que Stéphanie avait ramené de Londres à Joris).