Mardi 27 juin 2000

Depuis un an environ, l’individu français contemporain ne marche dans la rue que l’œil fixé sur un petit objet noir et oblong qu’il tient dans sa main. De loin, on ne le voit pas, mais cet objet est pourvu de touches, que son possesseur manipule compulsivement. L’objet en question, maintenant presque définitoire de l’homme moderne, est un téléphone portable — nouvelle projection fantasmatique de l’univers que chacun porte en soi, désormais exhibé sous la forme de ces quelques centimètres cubes de plastique « bourrés de technologie ».