Dimanche 2 juillet 2000, Nantes

Voir le match chez Radulphe (dîné d’abord, bien). Assez peu attentif au déroulement de la partie (la conversation entre Ermold et Jolicœur m’apprend plutôt qu’on s’est fait rouler dans la farine par Marion Lachaise pour la vente de l’installation : front commun contre la désormais adversaire — tout ça me fait un peu rire, vu comment les deux m’ont chacun à leur tour mutuellement clamé leurs griefs disproportionnés l’un envers l’autre). À la fin la France l’emporte, alors que le sens du jeu allait plutôt contre elle : déchaînement dans les rues — quoique pas autant que pour la Coupe du Monde il y a deux ans. Snobs comme on est, ça nous donne plein d’occasions de vilipender la connerie des autres (effective quand tous entonnent « La Marseillaise » place Royale, des dizaines de gars saouls juchés sur la statue). Jenny était accorte, je l’ai pelotée à tire-larigot, bu, fumé des pétards. Au moment où nous franchissions tous la porte de l’immeuble, Radulphe balance une jardinière en terre depuis son balcon. Il s’en est fallu de peu que je me la prenne sur la tête : si je n’avais pas craint que la chute du terreau ne soit suivie d’autre chose — j’ai préféré longer le mur, et ça m’a peut-être évité de mourir. Quand Radulphe a bu, il est capable d’à peu près n’importe quoi ; il est incontrôlable, nous disons.