Samedi 19 août 2000, Nantes

Les nationalistes corses ne sont vraiment qu’une bande de sombres imbéciles à la limite du fascisme. Que cette poignée de gens puisse autant vampiriser l’actualité me scandalise (il faut les entendre proférer à longueur d’antenne qu’on leur accorde des comparaisons avec l’Irlande du Nord, avoir la bouche pleine de « processus de paix », de « prisonniers politiques », et appeler les assassinats des « actions politiques ». Je veux bien croire que la Corse ait des problèmes importants mais ces gens-là sont aussi sombres que ridicules[1]).

Mais à tout prendre ils sont loin de valoir les terroristes de l’ETA, qui tuent en ce moment en Espagne, persuadés de défendre la liberté et la démocratie pour « leur peuple ». Le gouvernement autonome (pourtant dirigé par le Parti Nationaliste, même « modéré ») c’est un pourvoir vichyste ! Mais si le fascisme, c’est jouer sur les sentiments les plus primaires et s’isoler dans une bulle de rejet, comme les nationalistes corses mais en pire, il n’y a aucun doute de qui sont les fascistes dans l’affaire : eux. Alors qu’il est bien établi que (même avec la droite au pouvoir) l’Espagne a balayé les restes du franquisme. Ce sont eux qui par leur usage de la terreur vont à l’encontre de la liberté. Et que signifie encore plus de séparatisme — à part le fantasme de la séparation absolue, de l’indépendance — lorsque le Pays Basque espagnol est la région d’Europe qui possède déjà la plus grande autonomie ? qui a vu reconnaître sa langue, son système d’éducation, ses institutions particulières, son droit à lever l’impôt, etc. ? Se rêver dans un petit cocon, là où l’on est bien tout seul ? Interdire sur son sol tous ceux qui ne peuvent pas se prévaloir d’y vivre depuis cinq siècles ? Le FN en France, les néo-nazis qui posent des bombes en Allemagne dans les foyers d’immigrés, ne pensent pas autrement. Et le plus incroyable, c’est que 15% des électeurs basques les suivent.

[1] C’est marrant de voir Maman, qui pense la même chose, s’emporter comme jamais lorsque le sujet est évoqué. Comme Le Pen en son temps, ces gars-là sont ses bêtes noires.