Passant devant La Mayenne, qui fait l’angle de la place du Change et du cours des Cinquante-Otages, j’ai vu Radulphe, qui prenait son petit-déjeuner plongé dans le Guide du routard des Pays de l’Est. Bientôt rejoint par Ermold, l’air peu frais, venu faire la même chose. Une vraie démarche d’urbain, déjeuner dans un café en s’accompagnant de la lecture du journal. Discuté de leur voyage.
Ce soir au Flesselles avant qu’ils prennent la route. Quand Ermold m’a déposé chez moi, il a insidieusement posé la question de savoir si j’allais ou non à Paris (j’ai la garde de son chat). Moi, comme un con, offusqué que je puisse penser « trahir sa confiance », j’ai fait non, non. Enfant j’aurais menti à mes parents de la même manière… Quel imbécile : s’il s’ébruite que j’y suis allé (je l’ai dit à pas mal de monde), ou si je rencontre là-bas une connaissance commune[1], il va me faire un foin de tous les diables, clamer que je suis un traître, etc. Sans parler de s’il arrive quelque chose au chat quand je ne suis pas là. Je me demande vraiment ce qui m’a pris de mentir aussi instinctivement…
[1] Je pensais vaguement appeler Marie-Charlotte pour la voir. Maintenant il n’en est plus question.