Hier soir chez Joris pour un apéritif debout, prolongé jusqu’à cinq heures du matin passées (avant ça, un après-midi de travail éreintant, et un passage au Flesselles pour voir si Sylvia y serait : c’était le cas). Vers la fin s’est engagée une longue conversation où j’ai tenu des propos volontairement provocateurs (comme de faire une sorte d’apologie du choix de vie d’Henri Laffont malgré ou du fait de son cynisme : quelques années de jouissance et de pouvoir même au prix du crime) ; à la fois ça me fait rire, et je crois qu’on peut en tirer quelque vérité – sans avoir le moindre désir de suivre un tel chemin. Toute l’assistance n’était pas préparée à ce genre de jeu, à la fois sérieux et conscient de ce qu’il contient de pur discours, comme le sont Joris, Mathieux ou Alex, notre copain qui se revendique libéral de droite, qui, eux y sont entrés à fond. Aux yeux de certains, comme Fred Dujar’, j’ai dû passer pour un gros con abject au minimum : ça a tout de même fini par me gêner[1]. Je me demande s’ils ne m’ont pas pris au pied de la lettre. Enfin c’est toujours drôle.
Levé très tard. Il faut que je prépare mes cours : ça commence demain et je n’ai rien fait depuis juin ; mais il est déjà quatre heures passées, et je suis toujours en pyjama, ni lavé, ni rasé, et viens à peine de déjeuner.
Florence m’a demandé le téléphone de Stéphanie, après m’avoir dit qu’elle avait déjà son adresse et comptait lui écrire. Je me demande bien à propos de quoi ; et j’imagine la surprise de Stéphanie.
[1] Arnaud et Sophie étaient déjà partis ; je n’aurais jamais pu tenir ce genre de propos face à leur sérieux plein de bonne conscience — ni devant Adeline, par exemple (qui n’était pas là).