Samedi 4 novembre

Encore un week-end d’ivrognerie, après une semaine déjà pas mal chargée — où je n’ai tenu qu’à force de cigarettes et d’alcool (réussi à travailler à peu près honorablement, moins que si je menais une vie plus réglée). Hier vernissage aviné à Kinex’. Fait les fous à l’étage au-dessus dans l’atelier de Sorin ; Flesselles, Atomixeur, Armalgodon. État de grande bêtise et de déréliction. Ermold toujours le même ; vidé mon sac de façon idiote à Emma Peel, etc. hébétude toute la journée, du moins dans les moments où je ne dormais pas ; très peu de considération pour moi-même. Et ce soir, à LU avec Florence, un peu forcé puisqu’elle dort chez moi à nouveau. Crevé, et pris dans la nasse (ce dont je pourrai peut-être m’entretenir un jour avec Emma Peel). Discuté longuement avec Fabienne Montero qui se trouvait là elle aussi à traîner mécontente d’elle-même ; parlé plus que je ne l’avais fait de ces cinq dernières années réunies (j’en ai appris un peu sur sa vie ; elle ne lâchait les informations qu’au compte-goutte) — mais je ne suis pas le brillant baron Ermold non plus, j’avais du mal à être drôle, pertinent, … (soirées où l’esprit fuse, ni plus ni moins intéressantes que dans la société de Ridicule). Pourtant la série avait bien commencé, avec la soirée de jeudi organisée par Kinex’ : Vincent Juillard, vidéaste, et le Théâtre des Opérations, duo bricoleur qui va à l’essence de l’art (dont les membres se qualifient non d’artistes mais de machinistes : des échos en moi forcément). Trop fatigué pour en dire plus.