J’apprivoise le jeu parfois sec et haché de Sonny Rollins (les quartets avec Jim Hall à la guitare, ou avec Sonny Clarke au piano) ; rien du tellurisme de Wayne Shorter ou Coltrane. Tout en m’évertuant à amadouer Bertrand Russell et Épiménide le Crétois pour le cours de demain — solution finalement peu spectaculaire. Mais pourquoi attendre partout le spectaculaire ? — il est loin d’être la loi commune. Sachons nous satisfaire du pas grand-chose, et si possible en tirer même jouissance.

Concert de free à l’Olympic (the Flying Luttenbachers) — mais avec un chef d’orchestre (le batteur) : grimé en SA pour qu’on ne s’y trompe pas, et qui a passé son temps à glavioter. Quelle n’a pas été ma désagréable surprise d’y apercevoir Sonia… Elle passe vraiment son temps à me courir après, qu’est-ce qu’elle venait foutre à un concert de free ?! Je l’ai ignorée — à peine un petit salut de la main, de loin. C’est le comble de la goujaterie, et elle semblait s’ennuyer ferme, mais tant pis pour elle. Ça a suffi pour me gâcher la soirée.